Cette année, les Algériens sont appelés à donner, leur avis sur le projet de révision de la constitution proposé par la commission Laraba. Dans ce projet, le point le plus controversé reste celui lié à l’officialisation de langue dite “Tamazight” et à la définition de l’identité nationale dans la constitutionde 2016. Sur les réseaux sociaux le sujet provoque des débats enflammés. Les citoyens dénoncent, à juste titre, la mise à l’écart du peuple Algérien dans la définition de l’identité nationale. Malheureusement, au niveau officiel, les politiques refusent toujours le débat sur cette question. Le chargé de mission auprès de la présidence explique même que toute critique sur ce point précis ne sera pas prise en considération.

Pourquoi, sur la question de l’identité nationale, l’avis du peuple Algérien a-t-il si peu d’importance ?

Pourquoi sur la question de l’identité nationale, les politiques qui se prétendent démocrates ont-ils si peur de l’avis du peuple ?

Ces politiques ne savent-ils pas que sans l’accord du peuple, aucune identité ne sera nationale, et aucune constitution ne sera légitime.

Mais d’abord …qu’est-ce que l’identité ?

L’identité c’est la conscience d’appartenir à un groupe avec lequel nous partageons des liens réels ou imaginés, des liens idéologiques ou physiques : un territoire géographique, une religion, une langue, une tribu, une ethnie, une idéologie, … une Histoire, un mythe. L’identité est un système composé, selon les cas, d’un ou plusieurs de ces liens qui nous rassemblent avec un groupe de personnes et nous différencie des “autres” qui ne partagent pas les mêmes critères d’appartenance.

Il y a les identités locales et … l’identité nationale.

Pour expliquer ce que représente l’identité nationale par rapport aux identités locales prenons pour exemple … celui des supporters des clubs de football.

Ces supporters appartiennent à des groupes unis par un sentiment d’identité très fort. A chaque tournoi sportif, les supporters arborent l’identité de leur club avec fierté. A chaque match, les jeunes supporters qui s’identifient à ces clubs portent tous les mêmes maillots aux couleurs du club ; ils déploient les drapeaux et fanions du club ; et tous chantent l’hymne de leur Club.  

Le temps d’un match, sur les gradins d’un stade, ils ne sont plus que les supporters du club auquel ils s’identifient pleinement. Et le temps d’un match, les supporters du club rival, deviennent les adversaires à battre, et ce, même si en dehors du stade ils sont cousins, voisins, ou collègues. L’identité d’appartenance au club est si forte que si un membre de leur club et attaqué par un autre supporter du club adverse, c’est tout le groupe qui se dresse contre les « autres » dans des bagarres qui parfois atteignent des violences extrêmes.

Pourtant, lors des tournois sportifs de niveau national, ces identités disparaissent. Ces mêmes supporters abandonneront leur identité de supporter de club local au profit d’une autre identité, celle des supporters de l’équipe nationale, qui regroupe aussi les supporters des autres clubs adverses. Ils rangeront les maillots et drapeaux des clubs locaux pour ne plus porter qu’un seul et même maillot, un seul et même drapeau et chanteront un seul et même hymne, celui de leur équipe nationale.  

C’est ainsi que lors de la coupe d’Afrique des nations, les jeunes Algériens, qui à l’échelle locale avaient différentes identités de supporters du MCA, JSK, USMA, CRB … se sont retrouvés unis tous derrière l’équipe nationale. Ils ont porté un seul maillot, chanté un seul hymne, kassaman et défilé avec un seul drapeau, celui de la nation algérienne.

La victoire de l’équipe nationale lors de la coupe d’Afrique des Nations a provoqué la même explosion de joie dans les quatre coins de l’Algérie. A ce moment precis, tous les Algériens avaient la même identité nationale, dépouillée de toutes les différences locales et régionales.

C’est ainsi que doit être définit une identité nationale dans une constitution. Elle doit représenter le socle identitaire commun de notre nation et non pas la somme de nos différences locales. Elle doit traduire le dénominateur commun qui unit tous les citoyens et non pas les particularités qui les séparent.

L’identité nationale de la nation algérienne

L’élite révolutionnaire du FLN l’avait bien compris, lorsqu’à la veille de la révolution de 1954, et après avoir connu en 1949 une crise identitaire qui a secoué le PPA-MTLD, elle a appelé le peuple Algérien à se soulever contre la colonisation française sur la base d’une seule et même identité arabo-musulmane. Cette élite avait bien compris alors, que cette identité authentique et viable représente un socle identitaire refuge pour tout le peuple algérien et qu’elle a toujours constitué une source ultime de résilience face au génocide humain et socio-culturel de la colonisation française.

L’élite révolutionnaire, sous le joug de la colonisation, a bien su définir l’identité de son peuple et n’a pas eu peur de son choix. Et son peuple lui avait donné raison par sa réponse en masse lorsqu’il a plébiscité cette identité en donnant sa vie et son sang pour une Algérie à libérer et à construire sur la base de cette identité commune.

Voilà pourquoi la constitution de la nation Algérienne ne peut dévier de l’identité plébiscitée par le sacrifice de nos Martyrs et Moujahidine, et reconnaitre une identité nationale différente de celle définit par l’appel du 1er Novembre qui repose sur les fondements suivants :

  • Une religion : l’Islam.
  • Une langue officielle : l’arabe
  • Un seul peuple
  • Un seul drapeau
  • Appartenance géographique et historique au Maghreb arabe et la Nation Islamique

L’identité nationale n’est pas la somme des différences locales et régionales mais le socle identitaire refuge qui assure la cohésion de notre nation, passé, présent et future. C’est cette identité arabo-musulmane décolonisée telle que définit par l’appel du 1er Novembre et entériné par le sang de nos Martyrs.

Toute autre identité, imposée par la force au peuple Algérien, ne sera ni nationale, ni légitime …